Je n'étais pas du tout
partie pour acheter ce bouquin la semaine dernière lorsque je
divaguais entre les rayonnages de la Fnac mais au second
virage nord, nord-est... je suis tombée dessus !
Le titre et la quatrième
de couverture étaient tentants : un écrivain devenu fou qui à
sa mort, lègue à son fils marionnettiste sa demeure mystérieuse, à
deux pas du Père Lachaise...
Quand on sait que ce
cimetière est un de mes lieux parisiens préférés ; quand on
sait aussi que je regarde actuellement la série The haunting of
Hill house sur Netflix, il est logique que j'aie choisi ce
roman.
Une citation de René
Char pour commencer : « La lucidité est la blessure la
plus rapprochée du soleil ». Je souris, ça m'a l'air de bon
augure. Hélas, au bout de quelques pages, la déception se profile
dangereusement à l'horizon parce que je comprends que la qualité
stylistique que j'attendais ne sera pas au rendez-vous. L'écriture
est simple, pleine de poncifs, de tournures lues et relues. C'est
plat. Du roman de gare quoi. Attention, je n'ai rien contre ce genre
de littérature. Elle est nécessaire. On a besoin de Marc Levy, de
Laurent Gounelle, ou de Paulo Coehlo sur le déclin. On a besoin de
lire parfois sans trop réfléchir, de lire de manière désinvolte
et distraite entre deux bus, deux trains, deux avions, aux toilettes
(Ceci dit, j'ai la chance de connaître une personne qui préfère
elle dans ce lieu exigu l'intimité lexicale du dictionnaire. Si elle
passe par ici, elle se reconnaîtra. Salut à toi ô grande prêcheuse du Larousse et grande prêtresse
des Cabinets de Lecture!)
Enfin bref, le roman de
gare c'est du scénario de téléfilm d'été sur TF1. C'est un
en-cas mais jamais pour ma part un plat de résistance. Ça me laisse
toujours sur la faim et sur la fin aussi d'ailleurs surtout quand je
trouve un passage qui explique l'origine du mot « marionnette »
similaire à un paragraphe d'une notice Wikipédia consacré à ce
mot. Le copier-coller, ça laisse un peu à désirer non ? A
moins que ce ne soit du hasard, rien que du hasard...ou alors c'est
l'auteur de la notice qui a pompé sur l'auteur du roman ?! Ou
alors l'auteur de la notice et l'auteur du roman sont une seule et
même personne ? Ahahahahaha
Maxence Fermine...euh je
ne connaissois pas à vrai dire. C'est certainement son premier roman
et peut-être le dernier vu que sa plume manque sérieusement
d'envolée mais une recherche éclair sur le net me laisse comme deux
ronds de frites (hommage à une prof d'anglais au lycée qui aimait
beaucoup cette expression et préférait donc les frites au
flans...). Quoi ?!! Ce gars n'en est pas à son premier coup
d'essai ?!! Il a déjà plus d'une vingtaine d’œuvres à son
actif ?!!
Je suis passée à côté
de tout un pan de la littérature française alors? J'ai manqué
un wagon, tout un train même ! Toutes mes confuses comme dirait
M. Preskovic.
Quand je lis sur la toile
certaines critiques de lecteurs soulignant la richesse du
vocabulaire (j'ai du attendre la page 272 pour faire ma seule et
unique découverte avec le mot bathyscaphe), les descriptions dignes
de celles de Zola ou de Balzac...euh comment dire...Chers voisins &
amis lecteurs, existerait-il plusieurs dimensions avec plusieurs Zola
et Balzac ? Auquel cas, nous n'aurions pas rencontré les
mêmes ? Ou n'aurions-nous pas eu droit à semblable visite
guidée du Palais des Ombres ? Je n'avais moi qu'un simple
ticket et pas d'entrée V.I.P...
Je suis allée jusqu'au
bout de cette visite tout de même (en quelques heures, l'affaire
était pliée ! Ça se lit en diagonale, à la verticale, en
moonwalk pourquoi pas...) parce que malgré un style pauvre,
l'histoire est pourtant prenante. C'est dommage. Il y a de bonnes
idées mais pas de lyrisme pour les vêtir. Cette maison mêlant le
gothique au baroque et rococo, avec ses statues, ses automates, ses
pièces cachées , ses secrets de famille était prometteuse
mais...
Du coup, je repense à ce
roman de Sarah Waters (qui elle a de la plume!), L'Indésirable.
Il m'attend toujours sur ma bibliothèque. Prochaine lecture ?
Ou bien j'essaie de dénicher la Maison hantée de
Shirley Jackson dont The haunting of Hill house
est une libre adaptation. Oui j'ai des envies de manoir plein
d'alcôves et de dédales. Et alors ?!!